Portrait du marché en traduction

Aperçu du marché

Au Québec, le marché de l'emploi pour les personnes diplômées en traduction est compétitif, notamment dans les grandes villes comme Montréal et Québec. En général, les besoins en traduction se situent dans les domaines juridique, médical et pharmaceutique, scientifique, économique et financier, ainsi qu'en communication et en localisation de logiciels. Les opportunités d'emploi peuvent être trouvées auprès de cabinets de traduction, d'entreprises privées, d'organisations gouvernementales, d'organismes internationaux et d'institutions d'enseignement. Près de la moitié des professionnelles et professionnels en traduction travaillent à leur compte.

À la suite de la pandémie et des restrictions de déplacement, de nombreuses activités ont transité vers le numérique. Cette nouveauté a entraîné une augmentation de la demande en traduction pour les sites web, les applications mobiles, les plateformes de commerce électronique, les contenus en ligne, les webinaires et les conférences virtuelles. 

En ce qui concerne la terminologie, on a assisté à une augmentation de la demande en terminologie liée à la santé. De plus, la traduction automatique a connu des avancées significatives ces dernières années, grâce à l'intelligence artificielle. Les terminologues jouent un rôle essentiel dans l'amélioration des systèmes de traduction automatique, en développant des ressources terminologiques et des bases de données pour améliorer la qualité des traductions générées par ces outils.

Le même constat s’applique également pour les interprètes, en ce qui concerne les effets en lien avec la pandémie et la transformation numérique. On assiste également à une augmentation de la demande d'interprétation médicale à distance dans les dernières années.

En résumé, le marché de l'emploi des traductrices et des traducteurs au Québec offre des opportunités variées, mais la concurrence est présente. Une solide formation linguistique, des compétences spécialisées, une certification professionnelle et une adaptabilité aux nouvelles technologies sont des éléments clés pour réussir dans ce domaine.

Secteurs du marché

Entrepreneuriat

Si certains domaines d’études (informatique, traduction, graphisme, journalisme, etc.) sont plus propices pour travailler à son compte, toute personne ayant la fibre entrepreneuriale peut toutefois décider de se lancer, avec ou sans formation, en entrepreneuriat. C’est surtout la « fibre entrepreneuriale » qui fait foi de diplôme ici. Si la plupart des entrepreneuses ou des entrepreneurs n’ont pas de formation en entrepreneuriat, plusieurs cours, programmes ou activités de perfectionnement peuvent être suivis pour aller chercher des connaissances utiles au fonctionnement d’une organisation, que ce soit en gestion, en comptabilité, en droit, etc.

Comme ces personnes créent leur propre emploi, on ne parlera pas d’exigences dans ce secteur, mais de caractéristiques propres aux entrepreneuses et aux entrepreneurs.  

Exemples de postes

  • Travailleuse ou travailleur autonome
  • Pigiste
  • Entrepreneuse ou entrepreneur
  • Franchisée ou franchisé
  • Cheffe ou chef d’entreprise

Exemples de tâches

  • Offrir ses services ou ses produits à la clientèle
  • Opérer une entreprise ou gérer une franchise
  • Accomplir des tâches en lien avec son champ d’expertise ou en lien avec la gestion (en fonction de l’importance du projet)

Principales exigences

  • Passion pour un projet ou pour une cause
  • Le goût de créer
  • Tolérance au risque
  • Persévérance
  • Habileté à prévoir et à résoudre les problèmes
  • Confiance en soi
  • Facilité à communiquer
  • Capacité d’adaptation
Traduction

Les personnes professionnelles en traduction peuvent être embauchées en tant qu'employées au sein d'une entreprise. Elles peuvent travailler sur la traduction de divers documents tels que des rapports, des contrats, des communications internes, des sites web, des manuels d'utilisation, etc. Les traductrices et traducteurs peuvent aussi travailler pour des cabinets de traduction qui offrent leurs services à une clientèle variée.

Elles et ils peuvent être amenés à traduire des documents provenant de différents domaines, tels que le marketing, la finance, la technologie, la santé, etc. Les cabinets de traduction peuvent offrir des opportunités de travail à court ou à long terme, en présence ou à distance. Il existe aussi des professionnelles et professionnels en traduction qui choisissent de travailler de manière indépendante (plus de 40%) et proposent leurs services  à différents types de clientèles. Ces personnes peuvent travailler à distance et collaborer avec une clientèle locale ou internationale. Les plateformes en ligne facilitent la mise en relation entre les professionnelles et professionnels de la traduction indépendants et les membres de leur clientèle.

Si plusieurs traductrices et traducteurs sont généralistes, une bonne proportion est experte dans un ou plusieurs domaines (technique, commercial, juridique, littéraire, médical, économique, scientifique, administratif, etc.). Cela peut constituer un atout. 

Les traductrices et traducteurs doivent être à l'aise avec l'utilisation d'outils et de logiciels de traduction assistée par ordinateur (TAO), tels que des mémoires de traduction, des glossaires, et des outils de gestion terminologique. La connaissance de logiciels courants tels que SDL Trados, MemoQ ou Wordfast peut être demandée.

Les traductrices et traducteurs peuvent être membres de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ), une association professionnelle qui réglemente et encadre la pratique de la traduction au Québec. L'adhésion à un ordre professionnel peut être un avantage pour les traductrices et traducteurs sur le marché de l'emploi.

Pour en savoir plus sur les exigences de la profession, consultez la définition et la grille de compétences de la profession selon l'OTTIAQ.

Exemples de postes

  • Consultante ou consultant en traduction
  • Traductrice ou traducteur
  • Traductrice ou traducteur technique
  • Traductrice ou traducteur juridique
  • Traductrice ou traducteur littéraire
  • Coordonnatrice ou coordonnateur de projet en traduction
  • Gestionnaire de projet
  • Spécialiste en gestion des outils en traduction

Exemples de tâches

  • Transposer des textes d'une langue à une autre, en transmettant le plus fidèlement possible le message
  • Traduire généralement d'une deuxième ou d'une troisième langue vers sa langue maternelle (le plus souvent de l'anglais vers le français, dans le cas des personnes diplômées de l'Université Laval)
  • Effectuer des recherches terminologiques pour trouver les équivalents appropriés et précis dans la langue ciblée
  • Réviser et corriger des textes traduits
  • Utiliser les logiciels de TAO (les mémoires de traduction et les outils de gestion terminologique)
  • Former et encadrer, au besoin, d'autres traductrices ou traducteurs
  • Coordonner la gestion de projet de traduction (planification, organisation des ressources, assurer le suivi et le respect des délais et de la livraison)

Principales exigences

  • Capacité de recherche, de synthèse et d'analyse
  • Capacité à gérer le stress et à travailler sous pression
  • Bilinguisme (français et anglais)
  • Bonnes compétences rédactionnelles
  • Curiosité intellectuelle
  • Excellente capacité de concentration
  • Excellente gestion des priorités et du respect des échéances
  • Maîtrise de principaux logiciels et des outils d'aide à la traduction
  • Ouverture à la critique
  • Rigueur, minutie et souci du détail
  • Sens de l'autonomie et de l'organisation
  • Adaptabilité

Principaux employeurs

  • À leur compte
  • Cabinets en traduction
  • Cabinets d’avocats
  • Entreprises privées
  • Centres de recherche
  • Institutions financières
  • Organismes gouvernementaux (régional, provincial et fédéral)
  • Organismes internationaux
  • Institutions d’enseignement
  • Médias
  • Agences de communication
  • Entreprises de développement de logiciels ou d’agences de localisation
Terminologie

Tout comme les professionnelles et professionnels en traduction, les terminologues peuvent travailler en tant que salariés ou en pratique privée. On les retrouve généralement dans une variété de secteurs, dont la traduction, la localisation, les technologies de l'information, les sciences, la santé, le juridique, les organisations gouvernementales, les entreprises privées, les organismes de normalisation, etc.

Exemples de postes

  • À titre de consultante ou de consultant
  • Terminologue
  • Préposée ou préposé en terminologie
  • Spécialiste en terminologie
  • Gestionnaire de bases de données terminologiques
  • Responsable de projet terminologique

Exemples de tâches

  • Répertorier les termes propres à un domaine d'activité
  • Effectuer des recherches terminologiques thématiques pour la préparation de glossaires, de banques de terminologie, de dictionnaires, de lexiques, de fichiers de termes techniques et de services de documentation
  • Établir des normes et des conventions pour l'utilisation de termes spécifiques dans un domaine donné
  • Alimenter et tenir à jour les bases de données terminologiques
  • Communiquer avec les représentantes ou représentants du milieu pour valider et clarifier des concepts et des termes propres au domaine d'activité
  • Fournir des services de consultation aux traductrices et traducteurs, aux interprètes, et aux rédactrices et rédacteurs techniques qui préparent des textes nécessitant une terminologie spécialisée

Principales exigences

  • Capacité de recherche, de synthèse et d'analyse
  • Curiosité intellectuelle
  • Sens de l'autonomie
  • Bilinguisme (français et anglais)
  • Maîtrise de principaux logiciels et d’outils d'aide à la traduction
  • Excellentes compétences linguistiques et rédactionnelles
  • Rigueur, minutie et souci du détail
  • Capacité à travailler en équipe

Principaux employeurs

  • À leur compte
  • Cabinets en traduction
  • Entreprises privées
  • Organismes gouvernementaux (régional, provincial et fédéral)
  • Organismes internationaux
  • Institutions d’enseignement
  • Office québécois de la langue française
Interprétation

Une ou un interprète sert d'intermédiaire entre deux ou plusieurs interlocutrices ou interlocuteurs, qui ne s'expriment pas dans la même langue (lors de discours, de réunions, de conférences et de débats, etc.). La personne professionnelle en interprétation peut être chargée de transmettre oralement un discours en temps réel, mais aussi de manière simultanée. Elle doit être disposée à voyager, car elle peut travailler auprès de personnes et de petits groupes voyageant au Canada ou à l'international, au sein d'entreprises privées, d'organismes gouvernementaux, d'entreprises internationales, mais aussi d'instituts ou d'initiatives de services juridiques.

Il est important de noter que certaines et certains interprètes choisissent de travailler de manière indépendante, en tant que travailleuses ou travailleurs autonomes. Ces interprètes offrent leurs services à différents types de clientèles, dans différents domaines. Elles et ils peuvent notamment être engagés pour des missions ponctuelles, ou travailler avec des agences d'interprétation.

Les opportunités d'emploi pour les interprètes peuvent donc varier en fonction de la langue de travail, de la spécialisation et de l'expérience. Les domaines qui nécessitent souvent les services d’une ou d’un interprète sont les suivants : le juridique, le médical, le communautaire, l'événementiel (exemple : conférences), l'industrie touristique et le commerce international. 

Exemples de postes

  • Interprète
  • Traductrice-interprète ou traducteur-interprète

Exemples de tâches

  • Transmettre oralement le sens et l'intention d'un discours ou d'une conversation, d'une langue source vers une langue cible (en temps réel ou de manière simultanée)

Principales exigences

  • Capacité de synthèse et d'analyse
  • Sens du détail et de la nuance
  • Bonne prononciation
  • Capacité à gérer le stress
  • Curiosité intellectuelle et bonne culture générale
  • Capacité d’adaptation
  • Habiletés relationnelles
  • Bilinguisme (français et anglais)
  • Excellente mémoire
  • Tact et souplesse
  • Grande capacité de concentration
  • Excellent sens de l'écoute

Principaux employeurs

  • Entreprises privées (conférences, réunions)
  • Organismes gouvernementaux
  • Organisations internationales
  • Organisations non gouvernementales (ONG)
  • Services juridiques
  • Services médicaux
  • Services sociaux
  • Industries du tourisme
  • Agences d’événements
  • Médias

Statistiques

Les résultats du tableau ci-dessous proviennent de l'enquête La Relance à l'université conduite tous les deux ans par le ministère de l'Enseignement supérieur du Québec. Réalisée en 2021, elle vise à faire connaître la situation des personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'une maîtrise de la promotion 2019, environ 20 mois après l'obtention de leur diplôme. Étant donné que les résultats ci-dessous concernent l'ensemble des personnes diplômées du Québec, le nom du programme peut varier de celui de l'Université Laval.

Programme Diplôme Personnes diplômées visées par l'enquête Taux de réponse En emploi À la recherche d'un emploi Aux études Personnes Inactives

L'emploi à temps plein et ses caractéristiques

À temps plein Satisfaction de l'emploi Salaire horaire moyen En rapport avec la formation
N % % % % % % % $ %

Traduction

Baccalauréat

260

67,7

80,1

4,5

10,2

5,1

89,7

61,4

24,29

86,7

Maitrise

49

71,4

82,9

2,9

11,4

2,9

77,3

64,7

28,75

82,4

Autres données statistiques :

Selon le Gouvernement du Québec, le salaire horaire moyen entre 2020 à 2022 est de 29,50 $ et les perspectives d’emploi en 2022-2026 sont bonnes.

Constat de votre conseillère ou conseiller en emploi

Notons qu'il est souhaitable de vous spécialiser dans un domaine particulier (ex. : le droit, la médecine, la finance, la technologie, etc.), car ces spécialisations peuvent vous offrir des opportunités supplémentaires dans des secteurs spécifiques.

Développez vos compétences linguistiques, soit l'anglais vers le français. À cet effet, assurez-vous d'avoir une excellente maîtrise de la grammaire, de l'orthographe, de la syntaxe et du vocabulaire dans les langues concernées.

Les traductrices et traducteurs professionnels utilisent souvent des logiciels de TAO (tels que des mémoires de traduction et des outils de gestion terminologique) pour améliorer leur productivité et assurer la cohérence des traductions. La maîtrise de ces outils est devenue essentielle dans le domaine de la traduction. Assurez-vous de vous maintenir à jour sur les évolutions linguistiques, les nouvelles technologies de traduction et les domaines spécifiques dans lesquels vous voulez travailler. Le fait de participer à des formations, à des ateliers ou à des conférences professionnelles peut contribuer à améliorer vos compétences et à élargir vos opportunités d'emploi. À cet effet, il existe une école de perfectionnement en traduction, fondée en 2006, nommé Magistrad.

La pandémie a accéléré l'adoption du travail à distance et le travail de collaboration en ligne. Les traductrices et traducteurs doivent être capables de travailler efficacement avec des plateformes de gestion de projets et des logiciels de communication à distance. Soyez à l’affût dans l’utilisation de ces outils technologiques.

Il est important de noter que la maîtrise de plusieurs langues (autres que le français et l’anglais) est aussi un atout considérable dans le marché de l'emploi des traductrices et traducteurs, au Québec. Soyez ouvert à apprendre d'autres langues comme l'espagnol, l'allemand, l'italien et le chinois.

En résumé, pour pouvoir intégrer le marché de l’emploi, les traductrices et traducteurs doivent posséder des compétences linguistiques solides, une spécialisation éventuelle dans un domaine spécifique, une maîtrise des outils de traduction assistée par ordinateur, une rigueur et une attention aux détails, ainsi qu’une capacité de s'adapter à différents types de textes.

Cynthia Labbé, conseillère en emploi et en développement professionnel

Sources Web et liens

Mise à jour : jeudi 21 décembre 2023