Guide carrière en théologie et sciences religieuses de l'Université Laval
Témoignages

Lina Dubois

Baccalauréat en théologie juive Directrice-adjointe du Centre biblique Har’el

J’ai débuté un baccalauréat en théologie à l’Université Laval en 1975 que j’ai dû laisser en plan après une année d’études à cause d’une grève à l’Université Laval qui a duré plus d’une année (1976)! De 1977 à 1980, je suis entrée au Carmel de Montréal où j’ai vécu une expérience de vie monastique. À ma sortie en 1980, j’ai poursuivi mes études de théologie biblique à Fribourg en Suisse où j’ai obtenu une licence.

De retour au Québec, j’ai travaillé comme animatrice de pastorale au Campus Notre-Dame-de-Foy de Saint-Augustin et en pastorale diocésaine à Lévis. J’ai commencé à enseigner au Campus Notre-Dame-de-Foy en 1986 comme professeur en sciences des religions. J’ai par la suite été embauchée par le Petit Séminaire de Québec comme chargée de cours pour le programme collégial « Techniques d’intervention pastorale » offert en formation continue aux adultes désireux de devenir animateurs de pastorale. Je donnais alors six cours différents dans diverses paroisses du diocèse de Québec. J’ai aussi fait ce travail au diocèse de Sherbrooke (1989-1990) pendant un an, en remplacement d’un congé sabbatique.

Au début des années 1990, un collègue prêtre enseignant et moi avons uni notre passion de la Bible pour mettre sur pied un centre biblique. Le Centre Biblique Har’el, un OSBL, a vu le jour officiellement en 1991 au Campus Notre-Dame-de-Foy à St-Augustin. La mission du Centre consiste à promouvoir la connaissance de la Bible en interprétant l’héritage chrétien à la lumière du judaïsme. En tant que directrice-adjointe du Centre, je dois assurer des tâches administratives (secrétariat et comptabilité), d’accompagnement, d’animation et d’enseignement. Grâce au Centre, nous avons également mis sur pied un programme de coopération volontaire pour des jeunes de 18 à 35 ans, le Programme-Jeunesse-Kibboutz, qui nous a permis de préparer et d’envoyer plus de 600 jeunes du Québec vivre une expérience de volontariat, variant de 2 à 6 mois, dans des kibboutzim en Israël. Parallèlement, nous avons aussi organisé et accompagné plusieurs groupes de pèlerins en Israël (de 1975 à 2015). Huit soirées de préparation sont généralement offertes à nos « pèlerins » avant le départ. Au cours des 25 dernières années, d’autres activités à caractère biblique ont été offertes au Centre, dont des « soirées shabbat », des Seder pascals, des cours de danses folkloriques juives, des marionnettes bibliques, des récitatifs bibliques, des conférences, des cours d’hébreu biblique et moderne, etc. tout ça afin d’ouvrir les esprits au dialogue judéo-chrétien.

C’est à cette époque que j’ai découvert également mes racines personnelles juives et que j’ai voulu parfaire mes connaissances du judaïsme. En 1994, j’ai pris un congé sabbatique de six mois à Jérusalem où j’ai suivi un oulpan (session intensive d’hébreu moderne) dans une école juive religieuse. Une session d’été en études juives à l’Université hébraïque de Jérusalem a complété ce séjour prolongé en Terre Sainte.

Quand l’Université Laval a ouvert un nouveau programme de baccalauréat en théologie juive au début des années 2000, j’ai décidé de m’y inscrire afin de perfectionner mes connaissances sur le judaïsme. Je pense être l’une des rares personnes de la région de Québec à avoir terminé ce programme (les cours se donnaient au Grand Rabbinat de Montréal). Grâce à ces études, j’ai pu poursuivre l’enseignement de l’hébreu au Centre biblique et offrir davantage de conférences sur divers thèmes bibliques ou judaïques, comme la casheroute, les rites et traditions, les fêtes juives, la Shoah, etc. Depuis une année, je rédige une chronique « Hébraïca » dans le Bulletin Har’el (publication du Centre biblique) et, depuis quelques années, nous avons publié plusieurs séries de fiches bibliques à l’intention des professeurs en Éthique et culture religieuse ou pour toute personne intéressée par les grandes religions. Diverses autres publications ont été réalisées, dont un livre sur la Dernière Cène à l’intention des groupes chrétiens qui souhaitent organiser un Seder pascal pour leur communauté. Mon intérêt porte surtout sur tout ce qui touche la langue hébraïque (biblique et moderne), ainsi que les fêtes et traditions juives en général.

Outre le Centre biblique, je donne aussi quelques cours et conférences sur divers thèmes de la religion juive depuis plusieurs années, à la demande de quelques cégeps de Québec dans le cadre du programme « Histoire et civilisations ».

De 2008 à 2014, j’ai été embauchée par le ministère de l’Éducation en tant qu’experte en judaïsme pour réviser et corriger tous les volumes du primaire et du secondaire, en français et en anglais, relatifs au nouveau programme d’Éthique et culture religieuse. Sans le baccalauréat en théologie juive de l’Université Laval, je n’aurais pu accomplir ce travail. Ce diplôme m’a ouvert beaucoup d’horizons. Plusieurs professeurs venaient de l’étranger, de France, d’Israël et d’ailleurs. Les cours des professeurs québécois sur la sociologie et les diverses religions étaient également très intéressants. J’aurais aimé poursuivre à la maîtrise, mais le programme n’était pas offert.

Dans mon parcours, j’ai aussi suivi une formation pratique (stage d’un été) chez Paperman & Sons, une maison funéraire juive de Montréal, sur la toilette funéraire pour des femmes juives décédées. J’ai par la suite formé quelques personnes de la communauté juive de Québec et donné des conférences et des cours sur le sujet. Par ailleurs, depuis 2009, le Campus Notre-Dame-de-Foy offre un programme d’AEC en thanatologie (volet Conseillers funéraires) et on m’a demandé de monter un cours sur les rites funéraires dans les différentes traditions culturelles et religieuses.

On communique aussi avec moi pour participer ponctuellement à des liturgies spéciales (chants ou lectures en hébreu). En 2006, j’ai assuré le soutien linguistique du Chœur de l’OSQ pour l’exécution, en hébreu, de la Symphonie no3, « Kaddish », de Leonard Bernstein; une participation dont je suis particulièrement fière, car l’excellence du chœur a alors été reconnue à l’échelle nationale en remportant le prix Opus du « Concert de l’année – Québec », saison 2005-2006.

Quand je pense à l’ensemble de mon parcours, je crois que mon travail, quelque peu atypique, j’en conviens, consiste à ouvrir des portes, à créer une ouverture et un dialogue entre les cultures et les traditions religieuses, et je compte bien poursuivre dans cette voie. Dès 2016, le Centre offrira une nouvelle façon de découvrir Israël, pays des trois religions monothéistes, en marchant le trajet parcouru par Jésus de Nazareth à Capharnaüm (Gospel Trail). Un nouveau parcours sur la route de ma Life Trail…

Juin 2015

Marie-Pier Gagné

Marie-Pier Gagné

Baccalauréat en théologie

Quel métier occuperas-tu lorsque tu seras adulte? Je n’ai jamais cru que je répondrais « agente de pastorale »! Rien ne laissait présager que je me destinerais un jour à étudier en théologie. J’orientais plutôt ma carrière vers une technique en éducation spécialisée. Toutefois, des implications en pastorale scolaire et paroissiale, ainsi que des rencontres marquantes pendant mes années d’études collégiales, m’ont interpelée à tel point que j’ai ressenti le désir de redonner tout ce que j’avais reçu.

En 2003, je commence mon baccalauréat en théologie. Pendant ma première année d’études, j’enrichis ma formation universitaire par une expérience de vie communautaire au Centre Agapê. C’est un centre de formation catholique pour des adultes de 18 à 35 ans qui désirent vivre une expérience qui intègre une formation sur le plan de la foi, du cheminement spirituel et humain, de la vie de groupe et de l’engagement social. Après cette année enrichissante, je m’engage au sein de l’association étudiante de la Faculté de théologie; j’ai la chance d’y vivre une vie universitaire des plus passionnantes. Dans le cadre de mes études, je réalise également des stages en pastorale qui me préparent à la réalité de mon futur engagement professionnel. En 2006, mon baccalauréat en main, j’entreprends des démarches auprès du Diocèse de Québec pour devenir agente de pastorale.

Je suis engagée dès la fin de mon baccalauréat dans les paroisses de Charny, Breakeyville et Saint-Lambert sur la Rive-Sud de Québec. Pendant les deux premières années, j’y œuvre à titre d’animatrice de pastorale stagiaire et je suis accompagnée par une agente de pastorale expérimentée du Diocèse de Québec. J’obtiens finalement mon statut d’agente de pastorale reconnu par l’évêque en 2008 et je poursuis mon engagement dans ces paroisses pendant quatre années supplémentaires. J’y joue un rôle de coordonnatrice, d’animatrice et de formatrice dans différents secteurs de la pastorale paroissiale. J’obtiens par la suite un poste d’animatrice de pastorale scolaire au primaire dans une école privée. Dans ce contexte, j’œuvre davantage en catéchèse, en animation pastorale et liturgique ainsi qu’en accompagnement spirituel des enfants. Cet engagement professionnel de deux ans m’a beaucoup apporté, notamment par la collaboration interdisciplinaire avec les autres professeurs et la proximité avec les élèves, qui me permettait de leur donner un suivi au quotidien.

Après ces huit années d’engagement, tant en pastorale paroissiale que scolaire, un poste d’agente de pastorale à titre de conseillère au Service des ressources humaines et pastorales du Diocèse de Québec s’est ouvert. J’y ai vu l’occasion de revenir à ce qui m’avait amenée à étudier en théologie : donner ce que j’avais reçu! Mon travail consiste principalement à conseiller, former, accompagner et soutenir les stagiaires et futurs agents et agentes de pastorale. Avec l’équipe du Service, nous agissons aussi à titre de service-conseil dans différents domaines pour l’ensemble des mandatés du Diocèse de Québec (prêtre, diacres, agents et agentes de pastorale). Mon travail m’amène à rencontrer une diversité de personnes, à occuper plusieurs tâches qui me passionnent quotidiennement et à créer des liens et des contacts avec d’autres instituts de formation afin de nous enrichir mutuellement de nos expériences respectives. Mon expérience en animation et en accompagnement me sont très utiles dans les tâches qui me sont confiées.

Depuis 10 ans, je rends grâce chaque jour d’exercer ce métier qui me fait vivre et me passionne!

Avril 2015

Chantal Gardner

Baccalauréat en catéchèse, maîtrise en théologie et DESS en pastorale

Animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire à la Commission scolaire des Bois-Francs

En janvier 2007, je suis arrivée à l’Université Laval par la porte du baccalauréat en catéchèse. Puis, j’ai poursuivi au certificat en pédagogie, à la maitrise en théologie et au D.E.S.S., spécialisation en pastorale. J’ai commencé ma carrière en animation pastorale et, lorsque le gouvernement a changé le service pour « animation spirituelle et engagement communautaire », j’ai poursuivi ma carrière dans les écoles. Vingt-quatre ans plus tard, j’y suis encore. Je suis à l’emploi de la Commission scolaire des Bois-Francs depuis 2010. J’ai poursuivi des études en même temps que je travaillais 4 jours par semaine.

J’ai commencé ma carrière dans une seule école secondaire, à 4 jours par semaine. Après de multiples changements, je suis actuellement dans 10 écoles primaires à 5 jours par semaine. Je dois être capable de canaliser mes énergies sur l’animation de groupe. À partir de thèmes, j’organise mon animation et je vise particulièrement certains niveaux. Je dois m’ajuster constamment à la clientèle, avoir de la créativité et la capacité de communiquer mes projets aux équipes de chaque école. Je peux aussi, dans certaines écoles, travailler avec l’équipe des professionnels (psychologue, travailleuse sociale, éducatrice spécialisée, etc.).

Pour être animatrice, il faut de l’entregent, de l’organisation et de la communication : trois qualités essentielles pour vivre à plein cette passion qui est plus qu’un simple emploi. Le goût d’éduquer, des valeurs profondes et humaines, de l’écoute et le goût de relever des défis nouveaux à chaque année. Si je n’étais pas dans les écoles, je serais en paroisse, dans des milieux de réadaptation, ou encore auprès des personnes âgées… ou dans tout lieu où on a le goût de vivre et d’être actif, tout en trouvant un sens à sa vie.

Je suis une animatrice de « sens » qui cherche à approfondir des valeurs humaines et spirituelles à travers des mises en situation où l’on peut « agir, relire et réinvestir » nos énergies pour bâtir un monde plus humain.

Dans notre monde de productivité, je suis là pour approfondir des évènements, relire les valeurs avec et pour la personne quelle qu’elle soit, d’où l’importance d’accueillir les différences (ouverture sur le monde et les religions) et de construire une vie riche de ces différences.

L’Université Laval a été mon alma mater, un lieu de vie exceptionnel. Le « UL » est gravé dans mon cœur pour toujours.

Avril 2015

Étienne Lebrun

Baccalauréat en sciences des religions

Animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire pour la Commission scolaire de l’Énergie

J’ai terminé un baccalauréat intégré en sciences des religions en décembre 2014. Au fil de mes études, j’ai eu la chance de suivre des cours sur les grandes traditions religieuses, sur la religion en contexte de modernité et sur l’interaction entre les différentes religions. J’ai aussi eu l’occasion de suivre des cours de philosophie, de géographie sociale, de communication interculturelle, de psychologie, d’histoire et d’anthropologie. Ce que j’ai aimé de mon programme, c’est l’ouverture de la direction de programme en ce qui a trait au choix de cours. Si un cours n’est pas dans la liste, mais que l’on peut montrer son importance dans notre cheminement, généralement on nous l’accorde sans problème. Les professeurs de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval sont des sommités dans leurs domaines respectifs. C’est un privilège de pouvoir côtoyer de tels penseurs. Outre les cours, l’Université Laval, c’est aussi l’occasion de participer de manière active à une multitude de projets stimulants. J’ai fait partie du conseil étudiant, j’ai fait de la radio à CHYZ.fm et, avec des collègues de l’université, nous avons créé la plateforme Web La Montagne des Dieux, premier média québécois spécialisé dans le phénomène religieux.

Depuis presque deux ans, je suis animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire (AVSEC). Je travaille pour la Commission scolaire de l’Énergie, auprès des jeunes de la maternelle au secondaire 5. En collaboration avec le personnel, je monte des activités de sensibilisation sur des sujets variés comme l’intimidation, l’estime de soi, la persévérance, le respect des règles, etc. J’ai toujours voulu travailler dans ce domaine et je savais que la formation en sciences des religions menait à cet emploi. J’ai été embauché alors que je commençais la deuxième année de mon baccalauréat. Lorsque j’ai été engagé, on m’a dit que le fait que j’étais outillé pour parler de spiritualité était une des raisons principales pour laquelle ma candidature a été retenue.

Le travail d’AVSEC est avant tout un travail de relation. Le défi est de créer des liens solides avec les jeunes et le personnel. Il faut aussi être à l’affût des besoins du milieu dans lequel on travaille pour pouvoir adapter ses interventions aux différentes réalités des écoles. Ce que ma formation m’a apporté, c’est l’écoute, l’ouverture d’esprit et la capacité d’analyser toutes les données d’une situation avant de rendre un verdict. Au fil de mon baccalauréat, j’ai appris qu’il faut mettre de côté nos préjugés, qu’ils soient bons ou mauvais, si on veut bien comprendre un phénomène. J’ai eu la chance de mettre ces préceptes en application en travaillant pour le Centre de ressources et d’observation de l’innovation religieuse (CROIR). Ce centre se situe à la Faculté et offre de l’emploi aux étudiants. Il s’agit de monter des dossiers sur des groupes religieux, en utilisant la méthodologie du CROIR, et de répondre à des demandes d’information provenant du public. Ces concepts me servent tous les jours dans la pratique de mon métier. En effet, il faut être ouvert d’esprit et attentif lorsqu’on travaille avec des jeunes.

Mai 2015

Maxim Mercier

Maxim Mercier

Baccalauréat en théologie

Agent de pastorale

En 1996, après avoir été en recherche pour ma carrière professionnelle et ma foi, je me suis inscris au baccalauréat en théologie. Ma première motivation était d’approfondir ma foi; je n’avais à ce moment aucune intention d’y donner une suite professionnelle et, aux autres, j’exprimais que j’étais dans ce champ d’études pour ma culture personnelle. Puis, en 1997, j’ai fait une pause d’une année pour partir plusieurs mois en Israël et en France, à l’Arche de Jean Vanier. Je suis revenu de cette expérience plus ferme dans ma foi et désireux de m’impliquer davantage dans ma communauté chrétienne, la paroisse Saint-Martin-de-Val-Bélair. Avec empressement, j’ai repris mes études en théologie car cela avait déjà beaucoup plus de sens pour moi.

En accompagnant l’agente de pastorale de ma communauté dans la démarche de préparation à la confirmation et en pastorale scolaire, je me suis senti à ma place. Peu après s’est présentée à moi l’occasion de postuler un poste de chargé de pastorale scolaire que j’ai obtenu grâce, entre autres, à mes études déjà avancées en théologie. En milieu scolaire, j’ai pu rapidement acquérir de l’expérience en animation pastorale auprès des jeunes. Après deux ans de travail à temps partiel, j’ai obtenu le baccalauréat en 2001. Dès lors, tout en travaillant, j’ai commencé avec le Service des ressources humaines en pastorale un stage de deux ans qui m’a permis d’obtenir le statut d’agent de pastorale en 2003. À l’automne 2003, je me suis établi en Beauce où je suis maintenant agent de pastorale de 12 paroisses qui mettent de plus en plus de services en commun.

Le baccalauréat en théologie, qui est requis pour être agent de pastorale dans le diocèse de Québec, est pour moi une valeur sûre. Il m’a permis de développer une grande polyvalence dans les différents champs d’actions en pastorale. Il m’a aidé à développer de bonnes aptitudes pour élaborer différents projets. Étant d’abord d’un niveau universitaire, il m’a formé à la rigueur et au travail bien articulé. De plus, il m’a permis d’avoir les bases nécessaires pour concevoir des parcours de foi et catéchétiques. Durant mes études, j’ai été marqué par la passion des professeurs et j’ai le goût de retransmettre aujourd’hui cette même passion.

Depuis l’obtention de ce diplôme, je sais que ce baccalauréat a grandement évolué. Malgré une foi millénaire, il demeure toujours nécessaire d’être ajusté à la réalité d’aujourd’hui. Le travail en pastorale présente de nombreux défis : planification de parcours, animation de groupes de jeunes et d’adultes, animations liturgiques, accompagnement personnel, etc. En étant mandaté par l’Archevêque de Québec, ce travail devient une mission avec une belle et grande responsabilité. Mais l’aspect le plus important pour moi demeure le témoignage par la manière d’être et la capacité de transmettre de façon dynamique les connaissances qui accompagnent ma foi. À l’aube de l’an 2000, il a été extraordinaire pour moi de joindre mes aspirations profondes à ma vie professionnelle, le baccalauréat en théologie étant le pont entre les deux.

Mai 2015

Emmanuel Toniutti

Emmanuel Toniutti

Doctorat en théologie

Entrepreneur et auteur

Je suis né en France où j’ai étudié d’abord à la Faculté de droit à Montpellier, après quoi j’ai décidé de m’inscrire à la Faculté protestante de Montpellier pour tenter de répondre à trois questions qui m’obsédaient depuis l’enfance : l’amour, la mort et Dieu. Je n’ai jamais eu le désir de devenir pasteur ou prêtre, mais j’envisageais plutôt une carrière de professeur. Comme je devais absolument obtenir un diplôme de doctorat reconnu par l’État pour pouvoir enseigner, mon professeur et directeur m’a alors recommandé de m’inscrire à l’Université Laval à Québec où le professeur Jean Richard fut mon directeur de thèse.

J’ai particulièrement apprécié mon passage à l’Université Laval. J’y ai découvert une méthode de travail très structurée permettant de développer une vision du monde systémique avec des professeurs particulièrement à l’écoute et disponibles pour échanger. Mes études de doctorat en théologie m’ont permis de me spécialiser dans l’appréhension des différences culturelles, la manière de les comprendre et de les intégrer de manière concrète dans les relations que je développe aujourd’hui à l’international dans les affaires. Ce fut pour moi un moment inoubliable et déterminant pour le développement de ma carrière professionnelle dont la théologie ne pouvait pas laisser soupçonner les fonctions d’entrepreneur que j’occupe aujourd’hui.

Je dois mentionner ici l’influence considérable de la philosophie et de la théologie de Paul Tillich sur ma pensée, tout d’abord à travers les cours et séminaires que je reçus des professeurs Gounelle et Richard, puis par ma propre interprétation de l’œuvre de Tillich. Mes ouvrages portent précisément sur l’actualisation de la pensée de Tillich appliquée au monde de l’entreprise et du dirigeant en situation de prise de décision.

Pour ce qui concerne le milieu de l’entreprise, je m’y suis finalement frotté depuis très longtemps. Tout d’abord dans mon enfance, au travers des discussions animées entre mes parents et grands-parents; puis au cours des différents stages que j’ai pu faire dans l’industrie textile à partir de l’âge de seize ans; enfin, ces dernières années, par le moyen de conversations structurées avec mon épouse et mes amis dirigeants sur la culture et le rôle économique et social de l’entreprise. La culture québécoise m’a également ouvert sur tout un champ de l’éthique appliquée au monde des affaires que je ne connaissais pas et a influencé ma manière de définir et de penser Le leadership de l’amour.

En 2010, j’ai rédigé un ouvrage, L’urgence éthique – Une autre vision pour le monde des affaires, qui se voulait une synthèse des origines de l’éthique des affaires appliquée aux modes de décisions stratégiques et opérationnels des dirigeants. La thèse de mon dernier livre, Le leadership de l’amour, se situe pleinement dans cette continuité. Il tend à démontrer que le rôle économique et social d’une entreprise peut trouver son point d’équilibre s’il existe une relation d’amour sincère entre les parties prenantes.

J’ai créé ma première entreprise de conseil il y a 13 ans et je dirige maintenant l’International Ethics Consulting Group (IECG) depuis 2006 à Lugano, en Suisse. J’y assure l’ensemble de la coordination des activités internationales de l’IECG et entraîne les directions générales à mettre en œuvre leurs décisions stratégiques en cohérence avec les valeurs humanistes.

Mon domaine d’expertise porte sur l’analyse des comportements des leaders sous stress dans les environnements internationaux et multiculturels (Amérique du Nord, Asie, Europe, Maghreb). J’enseigne aussi le leadership au sein de l’Executive Education de HEC Paris et prépare les futurs dirigeants à une nouvelle vision du monde des affaires.

Mai 2015

Mélanie Tremblay

Mélanie Tremblay

Baccalauréat et maîtrise en théologie

Accompagnatrice au Centre de formation chrétienne Agapê

J’ai fait un baccalauréat en théologie entre 1997 et 2000. Au cours des deux premières années de mon bac, j’étais également étudiante au Centre de formation chrétienne Agapê, partenaire de la Faculté de théologie et de sciences religieuses. J’y ai reçu une formation très complète qui concerne l’ensemble de l’expérience chrétienne ainsi qu’une formation missionnaire incluant un stage de 4 mois au Mexique.

Le Centre Agapê accueille de jeunes étudiants laïcs, âgés entre 18 et 35 ans, qui choisissent de vivre une année sous le même toit afin d’« apprendre à mieux comprendre leur foi, pour mieux la dire et mieux en vivre ». L’expérience est construite autour des quatre pôles de la vie chrétienne : la vie communautaire, la prière, l’engagement et l’étude.

Quelques années plus tard (2005), j’ai entrepris le programme de maîtrise en théologie avec stage et essai. J’ai poursuivi mes études à temps partiel tout en travaillant et en mettant au monde mes deux premiers enfants. J’ai obtenu mon diplôme en 2009.

Pendant mes études de premier cycle, j’ai travaillé dans différents milieux en lien avec mes études pendant l’été : à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré comme membre de l’équipe jeunesse et dans un Patro comme animatrice de pastorale. Ces expériences m’ont permis d’apprendre tranquillement mon métier et de confirmer que je m’y sentais à ma place. J’ai pu apprendre à mieux connaître le milieu ecclésial, au sanctuaire de Ste-Anne-de-Beaupré, mais aussi les attentes d’un milieu populaire moins confessionnel au Patro.

Après mon bac, j’ai obtenu un emploi en tant que stagiaire en pastorale pour trois paroisses de la Rive-Sud. Après deux ans, j’ai obtenu un statut d’agente de pastorale pour le diocèse de Québec et j’ai travaillé en paroisse jusqu’en décembre 2003. J’ai beaucoup appris sur l’intervention pastorale dans son ensemble et sur les enjeux et les exigences de la vie ecclésiale d’aujourd’hui.

Je suis ensuite revenue à mes « anciennes amours » puisque, en janvier 2004, j’ai été engagée par le Centre Agapê. Au départ, on m’a demandé d’explorer différents projets. J’ai aussi contribué à la publicité et à mieux faire connaître le Centre à travers le Québec et le Canada francophone. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes et de découvrir des milieux vraiment intéressants. Depuis l’automne 2006, je suis membre de l’équipe qui intervient plus directement dans l’accompagnement et la formation des étudiants qui viennent vivre une année au Centre. Je fais donc de l’accompagnement individuel, de la préparation et de l’animation de groupe sous diverses formes. Je veille aussi à la planification et à l’organisation de la vie quotidienne et de diverses activités au cours de l’année.

Chaque jour, j’ai l’occasion d’utiliser et de développer les compétences et les savoirs acquis à la Faculté de théologie et de sciences religieuses. En tant que membre de l’équipe d’un organisme partenaire de la Faculté, j’ai l’occasion de toujours être interrogée et stimulée à travers mes savoirs et mes compétences et j’ai la possibilité de demeurer en formation continuellement.

Mai 2015